Exposition « L’art et la manière » – 15e Rencontres Internationales des Arts du Chapeau

Tous les deux ans, depuis 1995, l’Atelier-Musée du Chapeau organise les Rencontres Internationales des Arts du Chapeau. Il s’agit d’un concours de chapeaux, lancé aux créateurs du monde entier sur un thème donné.

126 créateurs des quatre coins du monde ont participé à cette 15e édition sur le thème « L’art et la manière ».

Peints, dessinés, gravés, sculptés, photographiés, filmés, chantés, contés… les chapeaux sont présents dans toutes les formes d’expression artistique. Les participants ont proposé des créations qui s’inspirent d’une œuvre, l’ont réinterprétée, ou encore ont imaginé un chapeau là où il n’y en avait pas. La place de la mode parmi les arts, et du chapeau en tant qu’œuvre portable, a également été abordée.

Le jury de professionnels, présidé pour la 5e fois par le grand modiste britannique Stephen Jones, a décerné 10 prix.

Exposition


88 de ces créations sont présentées dans une scénographie originale signée Marion Lyonnais, qui a déjà conçu celles du parcours permanent du musée et des expositions temporaires.

Du 25 mai au 2 novembre 2025
Du mardi au dimanche de 14h à 18h
Fermeture les lundis
Accès à l’exposition temporaire compris dans le billet d’entrée de la visite guidée du musée : 9 euros
Exposition temporaire seule : 4 euros

Concours


De gauche à droite : Wies MAUDUIT-JANSEN, Charlotte CROISSANT, Stephen JONES et Alexandra CHAMAILLARD

126 chapeaux ont été envoyés de 19 pays différents, dont le Japon et l’Australie.
10 créations ont été primées le 26 mars 2025 par un jury de professionnels composé de :

  • Stephen Jones, président du jury pour la 5e fois, modiste britannique de renommée internationale dirigeant l’atelier chapeaux de la maison de couture Christian Dior
  • Alexandra Chamaillard, modiste Meilleur Ouvrier de France, professeure de mode-chapellerie au Lycée Octave Feuillet à Paris
  • Charlotte Croissant, responsable des collections textiles des musées de Clermont-Ferrand, commissaire de l’exposition de la biennale du FITE (Festival International des Textiles Extraordinaires)
  • Wies Mauduit-Jansen, modiste néerlandaise qui a travaillé à la Comédie Française, autrice pour les revues The Hat Magazine et Hatlines

126 chapeaux ont été envoyés de 19 pays différents, dont le Japon et l’Australie

Balade chorégraphiée & remise des prix


Le samedi 24 mai 2025 la compagnie Faut qu’ça scène, avec qui le musée collabore depuis 28 ans, a emporté les créateurs et créatrices qui ont participé au concours dans une balade chorégraphiée. Puis les prix ont été remis aux créateurs primés, sous la présidence de Stephen Jones, modiste de la maison Dior et président du jury. À cette occasion, il a dédicacé le catalogue de l’exposition qui lui était consacré au Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris.

Le dimanche 25 mai, en partenariat avec le Festival Charivarue, plus de 500 personnes ont pu découvrir cette présentation originale.

Il y a des milliers de manières de faire l’art. Dans cette diversité de manières de faire, on retrouve des sensations et des sujets similaires. Peu importe la manière dont elles sont transmises, elles sont là. C’est ça la force de l’Art, c’est son regard sur le monde et sa connexion entre les individus.

Et si il existait un monde, une dimension parallèle où il serait possible de percevoir toutes les manières de faire l’art. Un monde où l’imagination et la créativité y seraient les maîtres… Bienvenue dans cet univers !

Créateurs primés avec leurs créations portées par la troupe Faut qu’ça scène
Balade chorégraphiée par la troupe Faut qu’ça scène
Remise des prix avec de gauche à droite : Stephen Jones – directeur artistique des chapeaux chez Dior, Agathe de Faut qu’ça scène portant le prix de la créativité, Saar Snoek – créatrice de la coiffe, Yvan Perreton – directeur, Eléna Daillere – responsable scientifique.
Remise des prix avec Mariette de la troupe Faut qu’ça scène présentant la coiffe de Marthe Dumas ayant reçu le prix du savoir-faire de la ville de Chazelles-sur-Lyon
Stephen Jones en dédicace
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Palmarès


Prix de la créativité – Stephen Jones

Saar SNOEK
PAYS-BAS (Sellingen)

« Sottobosco (Sous-bois) »

Parure de tête : petite base en crin laitonné, recouverte de mousse en fil de soie bouclée du Japon, teinte à la main. Elle est parsemée de fils en métal doré et de perles à facettes imitation cristal.

De cette mousse, émergent des champignons et des feuillages en laine mérinos feutrée et teinte à la main, sur tige laiton. Différents papillons, posés sur cette végétation, sont réalisés à partir de fines pièces de feutre artisanal, couvertes de soie peinte.

A l’avant, un serpent brun se relève en direction d’une hirondelle bleue, tous deux faits à la main selon la même technique de feutrage.

Cette scène s’inspire des natures mortes peintes au 17e siècle par l’artiste néerlandais Otto Marseus van Schriek, sur le thème atypique du sous-bois.

Prix du savoir-faire
Ville de Chazelles-sur-Lyon

Marthe DUMAS
FRANCE (Provins)

« Le Pointill’ Hat »

Béret en feutre de poil blanc, entièrement garni de 6350 petites pastilles de feutre multicolores, chacune d’elles cousue par un point. Il est orné au sommet d’une mèche appelée cabillou, également couverte de pastilles.

Ce béret rend hommage au peintre français Georges Seurat qui développe la technique du pointillisme dans les années 1880. Le feutre blanc de la base rappelle la toile vierge du peintre, tandis que le béret est un clin d’œil à Paris.

Prix de l’innovation

Susanne SCHMITT
ALLEMAGNE (Darmstadt)

« Chapeau hanté »

Canotier en papier découpé et assemblé par un système de languettes, à partir d’une affiche réalisée par Samplerman. Cet illustrateur français contemporain est spécialisé dans les collages numériques à partir de vieilles bandes dessinées américaines (comics). Sur fond de briques multicolores, différents personnages et objets se succèdent dans une course poursuite rythmée d’ombres inquiétantes. Un petit fantôme blanc est découpé et relevé sur le haut de la calotte.

Ce canotier est le fruit d’une collaboration entre la modiste qui a conçu le patron et effectué l’assemblage, et l’illustrateur qui a dessiné l’affiche pour ce projet.

Prix du prêt-à-porter

Naoki NAMIKI
JAPON (Tokyo)

« The accumulated time (Le temps accumulé) »

Chapeau en raphia naturel, recouvert de tresses de paille cousues donnant l’illusion d’un chapeau avec des manques. Cette paille est teinte à la main en bronze, à partir de branches et de feuilles de thé japonais.

Calotte ceinturée d’une fine tresse de paille rouge teinte à la main à partir d’écorce de bois de sappan. Celle-ci est en partie cachée par une tresse de chanvre verte, qui borde également le chapeau. Le chanvre représente le chemin couvert de mousse menant au temple en bois rouge, aperçu à travers les arbres. Les lacunes de la paille bronze symbolisent les précieuses marques laissées par le passage du temps, une forme de beauté sacrée.

Prix de la technicité

Sayaka ONO
JAPON (Tokyo)

« Paradoxical movement (Mouvement paradoxal) »

Coiffe bicolore en laine mérinos de Nouvelle-Zélande, feutrée à la main d’une seule pièce.

La partie noire forme une grande pointe droite, avec revers sur le côté. La partie rouge est hérissée de piquants de différentes tailles.

Cette coiffe traduit l’opposition entre les manières, synonymes de calme et d’immobilité, et l’art au mouvement impulsif, intense et libre.

Prix du meilleur concept

Frida BARFOD
DANEMARK (Copenhague)

« Blue Shapes (Formes Bleues) »

Volumineuse capeline en mousseline bleue, tendue sur une toile de soutien renforcée d’un acier. Elle est bordée d’un biais de coton rose. Il s’agit au départ d’un disque muni de boutons pression qui permettent de le plier en plusieurs endroits afin de lui donner son volume. Une fois assemblée, cette création peut se porter de deux manières différentes.

Sa forme et sa couleur sont inspirés des œuvres de l’artiste contemporain Farshad Farzankia, peintre iranien installé au Danemark.

Le concept du passage d’une surface plane à un volume 3D, et inversement, permet de stocker et de transporter facilement cette coiffe dans un rouleau à affiche.

Prix de la meilleure interprétation du thème

Mercedes CASADO
ROYAUME-UNI (Londres)

« Old Gernika, New Reality (Ancienne Gernika, Nouvelle Réalité) »

Chapeau en feutre de poil noir, à grand bord relevé à l’avant, bordé d’un ruban de gros-grain noir laitonné. Des détails du tableau « Guernica » (1937) du peintre Pablo Picasso garnissent le bord. Il s’agit du personnage levant les bras devant sa maison en flammes, de l’œil avec une ampoule, et du bras armé d’un couteau brisé, dessinés sur du feutre de laine blanc et gris. Sur le côté, une fleur en feutre rouge, symbole d’espoir, perd ses pétales qui deviennent des larmes, dont l’une est accrochée à la voilette.

La ville basque de Gernika (Guernica), d’où est originaire la famille de la créatrice, a été bombardée en avril 1937 pendant la guerre d’Espagne. Une continuité est établie avec les conflits et les massacres en cours dans le monde.

Prix coup de coeur

Aliona SLOBODENIUC
FRANCE (Saint-Nauphary)

« Sous le Van »

Coiffe en feutre de poil taupé noir, à petit bord rabattu à l’avant, prolongée de 2 pointes relevées sur le côté. Elle est bordée d’un ruban de gros-grain noir, terminé en petite bride d’attache.

Un œil peint à l’acrylique est appliqué sur un côté : iris bleu, pupille en perles noires, cils faits main en cuir d’agneau imitant les pétales d’un tournesol. Les touches de jaune dans l’iris font référence à la possible perception altérée de cette couleur par Vincent Van Gogh. Le peintre néerlandais emploie beaucoup le jaune, en particulier dans la série des « Tournesols » réalisée entre 1888 et 1889. C’est à cette période que l’artiste s’est tranché l’oreille gauche, incident rappelé par l’emplacement de l’œil.

Cette coiffe est complétée d’une broche « tournesol » aimantée, en cuir d’agneau peint, pouvant aussi être portée en boucle d’oreille.

Prix coup de coeur

Carole PERVIER
FRANCE (Saoû)

« Baiser feutré »

Haut-de-forme en feutre nuno fait main à partir de laine mérinos australienne. La technique du feutre nuno consiste à intégrer à la laine d’autres fibres textiles, ici des soies indiennes et du fil métallisé doré.

Sur ce chapeau est reproduit le tableau « Le Baiser » (1908-1909) du peintre autrichien Gustav Klimt. Des perles brodées en quartz, améthyste, agate, oeil de tigre et turquoise viennent rehausser les deux personnages. Les bords laitonnés et relevés sont bordés d’un biais de ruban de gros-grain doré en coton et lurex.

Prix coup de coeur

Chieko IMABAYASHI
JAPON (Fukuoka)

« Koï »

Bonnet en feutrine rouge représentant une carpe koï. Ce poisson d’agrément est très présent dans la culture japonaise, en tant que motif sur les kimonos.

Le corps du poisson est garni d’un tissu japonisant à fond blanc, imprimé de fleurs multicolores et d’une résille dorée. Il est entouré d’écailles en sequins irisés.